Le 5 septembre dernier se clôturaient les Jeux Paralympiques de Tokyo, qui nous ont fait vibrer pendant 2 semaines depuis le 24 août. La France termine avec un excellent bilan : après avoir dépassé le total des médailles gagnées à Rio (28) dès la première semaine, les athlètes ont rapporté deux fois plus de médailles qu’en 2016 (54, dont 11 en or) ! Les athlètes déficients visuels ont particulièrement marqué la compétition cette année : si vous avez manqué leurs performances, nous vous en faisons le bilan dans notre article dédié et notre dernière revue d’actualité.

Une chose est certaine : cette année, nous avons assisté aux Jeux de tous les records. Mais au-delà des médailles, c’est en visibilité que la compétition s’est illustrée.

 

Un boom d’audience en France et dans le monde

Cette année, les Jeux ont été mieux médiatisés qu’à l’accoutumée. Ils ont été retransmis par un peu plus de 150 diffuseurs dans le monde. Les chaînes ont également augmenté le nombre d’heures d’antenne par rapport à Rio ou Londres : 540 heures pour le Japon, 1200 pour les Etats-Unis ou encore 300 pour le Royaume-Unis. En France, les chaînes publiques ont diffusé plus de 100 heures de compétition, soit trois fois plus qu’en 2012 à Londres. De plus, la grande majorité des présentateurs à l’écran étaient aussi porteurs de handicap.

Une belle avancée pour la visibilité du handisport : un espoir lorsqu’on sait que les rapports du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) sortis ces dernières années pointaient le manque de représentation. Avec moins de 1 % de personnes handicapées dans les programmes sportifs en 2018, les disciplines parasportives peinaient à exister à l’antenne, faute d’images ou de connaissance du sujet par les diffuseurs. Une situation qui fait écho à la représentation du handicap qui restait « quasi-inexistante » à la TV, avec seulement 0,7 % du total des personnes indexées par le CSA perçues comme handicapées en 2018. Pourtant, 12 millions de Français vivent avec un handicap, soit 18 % de la population.

 

Une promotion active des parasports et des athlètes

L’intention cette année était claire : faire (re)découvrir les Jeux paralympiques au grand public et valoriser cette grande grande compétition internationale. Car, au delà du nombre d’heures, la manière de communiquer autour du parasport doit évoluer. La couverture médiatique ne doit ni tomber dans le « misérabilisme » ni dans l’« héroïsme » : « il y a un juste milieu », a défendu Carole Bienaimé Besse, conseillère du CSA.

Il y a une réelle ambition de développer une culture sportive commune sport valide et parasport. Cette année, le handicap a été plus associé à la performance (alors qu’il était encore principalement lié à résilience aux Jeux précédents), et les figures des athlètes ont été mises en valeur avant et après la compétition. Entre le documentaire de Netflix, la série de podcasts, le retour très célébré et médiatisé de la délégation française après Tokyo ou même les Legos à l’image des athlètes en situation de handicap, on ne peut que se réjouir que petits et grands en situation de handicap puissent s’épanouir avec une meilleure représentation.