Depuis la création de la première école pour aveugles en 1784, le mode d’éducation des jeunes en situation de handicap visuel a bien changé. Si les institutions spécialisées ont longtemps été la solution privilégiée pour leur prise en charge, on assiste depuis plusieurs années à une politique globale d’intégration en milieu ordinaire. Ainsi, petit à petit, face à la demande des familles et à l’affirmation des principes de « l’école pour tous », la prise en charge est passée en plusieurs décennies de l’éducation spéciale à une scolarisation dans des classes ordinaires avec, en parallèle, un accompagnement dispensé par des professionnels.

de l’éducation spéciale à l’intégration

A l’arrivée de ce système, la crainte majeure était la question de l’adaptation de l’élève en situation de handicap dans un environnement scolaire et à des méthodes d’apprentissage totalement calibrés pour l’accueil des personnes en situation de handicap visuel. Dans les faits, si ce mode d’intégration pouvait offrir une dynamique et un enrichissement important auprès des autres élèves, il est également apparu que les cadences et les méthodes d’acquisition des savoirs ne correspondaient pas toujours au rythme de certains jeunes déficients visuels, souvent contraints par les limites des techniques et outils de compensation. Ce système d’intégration n’était, au final, un modèle acceptable que pour les élèves capables de surmonter toutes les contraintes liées à leur handicap.

Le nouveau modèle : « l’inclusion »

Entre la politique de « l’éducation spéciale » et celle de « l’intégration », est donc né le concept d’inclusion. Ce modèle se veut moins excluant que les deux premiers cités puisqu’il repose sur le droit de chaque enfant à fréquenter l’école « ordinaire ». De façon schématique, on considère que ce n’est plus à l’élève déficient visuel de s’adapter à l’école mais à l’école d’apprendre à accueillir ces élèves. Les cours, leurs contenus mais également les modes d’apprentissage, sont adaptés au profils de chaque élève pour leur permettre d’exploiter au mieux leur potentiel dans le cadre fixé par l’éducation nationale. Le but est d’offrir à ces enfants, des méthodes d’apprentissage adaptées à leur mode de fonctionnement tout en leur permettant de bénéficier du formidable espace de socialisation et d’échanges qu’a toujours été l’école.